Alexandre Nunes, Vanishing, 2011-2012.
Fibre de verre, bois, métal, diapositives, projecteur, glace.
Art Souterrain 2012, Place Bonaventure, Montréal.
Photo: © Federico Uribe
Dans Vanishing (Figure 1.4 - 1.5), un projet alliant sculpture, photographie et performance, je me suis intéressé à la notion de temps, de mémoire, et d'intimité en utilisant de façon inusitée de vieilles diapositives provenant de ma famille. Les diapositives étaient déposées dans un moule en silicone rempli d'eau et congelées dans un petit réfrigérateur intégré à un chariot mobile sur lequel je prenais place. En insérant une image dans un projecteur à diapos, la chaleur de la lampe faisait fondre la glace qui la recouvre, donnant lieu à un spectacle visuel étonnant et imprévisible pour le spectateur. La glace est compacte et dure comme un écran ou un mur infranchissable, c'est seulement quand elle est chauffée qu'elle manifeste son plein potentiel, ramenant à la vie toutes les énergies possibles pour briser son état de latence. Peu à peu, la glace disparaît et les souvenirs enfouis refont surface, se précisent et révèlent sous nos yeux la beauté et la poésie du passé. Face à la transition d'un état à l'autre, c'est aussi un voyage vers une destination qui est celle de la mémoire auquel nous assistons.
Tel un opérateur de souvenirs, je fixe à nouveau dans le temps ces images mouvantes par le biais de la photographie. Il s’agissait donc d’attendre le moment idéal, soit de capter l’image « parfaite » en appuyant sur le déclencheur de la caméra et ainsi donner à ces souvenirs une deuxième vie, d’en faire une nouvelle oeuvre d’art.